Le signal est lancé : le gouvernement s’attaque à l’épargne des Français. L’assurance-vie, placement préféré de millions de ménages, pourrait bientôt rapporter moins. En ligne de mire ? Une hausse des impôts sur les revenus du capital. Et cela inquiète déjà bien du monde.
Ce que cache vraiment cette réforme fiscale
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, met la réforme fiscale en tête de ses priorités. Mais au lieu de toucher à la TVA ou à l’impôt sur le revenu, le gouvernement cible les produits d’épargne.
Le principal changement en vue concerne le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU). Aujourd’hui, ce prélèvement s’élève à 30 %, incluant 12,8 % d’imposition sur les revenus et 17,2 % de prélèvements sociaux. La réforme pourrait relever ce taux, réduisant mécaniquement le rendement net pour les épargnants.
L’objectif ? Trouver de nouvelles ressources pour l’État sans alourdir la fiscalité « visible ». Mais ceux qui ont placé leur argent dans des assurances-vie ou sur leurs livrets d’épargne voient rouge.
Pourquoi ça inquiète autant les épargnants
L’assurance-vie représente près de 1 900 milliards d’euros d’encours en France. Les livrets réglementés sont aussi massivement utilisés — plus de 80 % des ménages en détiennent un.
Ces produits sont des piliers pour de nombreuses familles, notamment les retraités. Ces derniers comptent souvent sur les intérêts dégagés pour compléter leur pension. Une fiscalité plus lourde signifie pour eux un nouveau coup dur dans un contexte déjà marqué par l’inflation.
Le risque ici est double. À court terme, une baisse du rendement réel. À moyen terme, une possible fuite des capitaux vers des pays comme la Belgique ou le Luxembourg, où la fiscalité est plus douce.
La fiscalité de l’épargne, mais pas seulement
La réforme fiscale ne s’arrête pas au PFU. D’autres mesures sont sur la table, notamment une hausse des taxes sur les billets d’avion.
Le gouvernement veut ainsi financer la transition écologique. Cela passe par des infrastructures plus durables, mais aussi par une forme de désincitation aux déplacements polluants.
Ce virage fiscal risque toutefois d’alourdir les dépenses quotidiennes, en visant directement les comportements de consommation les plus courants : voyager, épargner, se déplacer à moindre coût.
Les Français repensent déjà leurs placements
Face à cette incertitude fiscale, les épargnants s’adaptent. Certains se tournent vers des valeurs refuges, comme :
- l’or et l’argent métal, considérés comme peu sensibles aux réformes fiscales,
- les actifs tangibles, comme l’immobilier physique ou les objets de collection,
- des produits d’épargne diversifiés à l’international.
Pour les conseillers en patrimoine, c’est un tournant. La priorité n’est plus seulement de faire fructifier l’épargne, mais de protéger le capital contre les hausses d’impôts inattendues.
Faut-il s’attendre à d’autres réformes ?
Le message gouvernemental est limpide : pour redresser le budget, l’épargne devra contribuer davantage. Cela signifie que des placements habituellement jugés sûrs, comme :
- les assurances-vie multisupports,
- les livrets réglementés,
- les comptes à terme,
pourraient tous être touchés.
Sans mesures d’accompagnement pour les personnes les plus fragiles, cette réforme pourrait renforcer le climat de méfiance fiscale en France. Et potentiellement rallumer une série de contestations sociales.
Anticiper devient indispensable
Dans ce contexte mouvant, la meilleure réponse est l’anticipation. Pour protéger son épargne, il est conseillé de :
- Diversifier ses supports pour ne pas dépendre d’un seul produit fiscalisé,
- Considérer des investissements plus flexibles, même s’ils offrent un rendement variable,
- Échanger régulièrement avec un expert en gestion de patrimoine pour ajuster sa stratégie.
Les prochains mois seront déterminants. La réforme n’est pas encore actée, mais les signaux sont clairs : l’État cherche de nouvelles recettes, et vos placements ne seront pas épargnés.












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