Un simple achat de téléphones s’est transformé en affaire judiciaire. Ce qui devait être une transaction ordinaire a dévoilé une tentative de fraude bien rodée. Voici les faits, les risques et les règles à connaître pour éviter ce genre d’arnaque.
Une transaction classique… en apparence
Tout commence en janvier 2023, dans une boutique spécialisée en téléphonie. Un homme d’une quarantaine d’années sélectionne deux smartphones haut de gamme. Le montant est précis : 2 852,22 euros.
Il présente une pièce d’identité officielle et effectue le règlement par chèque. Jusque-là, rien d’anormal. Le chèque semble valable, le commerçant l’encaisse. Mais très vite, tout bascule.
Le chèque est bloqué, le piège se referme
Quelques jours plus tard, mauvaise surprise : le chèque est revenu impayé. L’explication ? L’acheteur a fait une opposition pour “perte”.
La boutique appelle, laisse des messages, relance. Mais aucune réponse. L’homme multiplie ensuite les excuses : « problème bancaire », « virement en cours », « changement de compte ». Tout cela s’étire pendant plusieurs mois.
Pendant ce temps, le commerçant, lui, attend toujours près de 2 900 euros. La tension financière monte. L’espoir cède la place au doute. C’est finalement la justice qui est saisie.
Une stratégie bien rodée… mais illégale
Le dossier monte en gravité. Les forces de l’ordre sont alertées. Lors de l’enquête, l’homme est interrogé. Il promet un paiement, puis se rétracte. Son discours change sans cesse. Mais les preuves, elles, restent solides.
Au fil du temps, les incohérences s’accumulent : copie d’identité, échanges téléphoniques, bon de livraison. Tout est bien documenté. Lors de l’audience devant le tribunal correctionnel, il ne se présente même pas.
Le prétexte médical qu’il avance est jugé flou par la présidente. Le tribunal ne se laisse pas duper. Son comportement est qualifié de tentative d’escroquerie par opposition injustifiée.
Une peine ferme et un message clair
La justice ne prend pas ces actes à la légère. Le tribunal décide une sanction de 4 mois de prison, avec remboursement intégral de la somme à la boutique. Une peine claire qui marque les esprits.
Ce jugement envoie un signal fort : un chèque signé ne peut être annulé à la légère. Ce type de manœuvre, pensé pour gagner du temps ou échapper au paiement, peut coûter cher sur le plan pénal.
Opposer un chèque : dans quels cas est-ce légal ?
Le droit n’autorise l’opposition à un chèque que dans des cas très précis :
- Perte du chèque
- Vol du chèque
- Utilisation frauduleuse (usurpation, contrefaçon)
- Procédure collective (liquidation ou redressement judiciaire) du bénéficiaire
Un litige commercial ou un changement d’avis n’est jamais un motif valable. Faire une opposition hors de ce cadre, c’est commettre une infraction pénale.
Quels recours quand on est victime ?
Si vous êtes commerçant et qu’un chèque est rejeté de cette manière, vous devez :
- Garder tous les justificatifs : vente, identité, échanges
- Faire un dépôt rapide de plainte si nécessaire
- Demander une mainlevée auprès du juge pour obtenir un déblocage
De leur côté, les clients doivent savoir qu’un chèque engage la responsabilité. Il vaut pour paiement, pas pour négociation.
Des précautions à adopter dès l’achat
Pour éviter ce type de fraude, voici quelques précautions simples mais efficaces :
- Privilégiez les moyens traçables et sécurisés (virement, carte bancaire)
- Vérifiez l’identité complète de l’acheteur lors de paiements importants
- Consignez toutes vos vérifications (dates, coordonnées)
- Dépôt rapide des chèques et suivi régulier des encaissements
Un rappel fort et utile pour tout le monde
Dans cette affaire, l’escroc pensait pouvoir utiliser la faille du système bancaire. Mais la justice a bien rappelé la règle : un chèque est un engagement sérieux.
Ce jugement redonne confiance aux commerçants et protège les paiements par chèque. Il rappelle aussi que l’opposition abusive n’est pas une option, mais une infraction punie par la loi.
Avant d’opposer un chèque, mieux vaut réfléchir à deux fois. Car lorsqu’on dépasse les limites, la loi finit toujours par remettre les choses en ordre.












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