La Volkswagen ID.3 n’a pas eu un départ idéal. Problèmes techniques, critiques sur le design, commercialisation en plein Covid… tout semblait jouer contre cette berline électrique censée incarner le nouveau visage de la marque allemande après le scandale du dieselgate. Et pourtant, elle est toujours là. Mieux, elle revient fort au point de surpasser sa rivale française, la Renault Mégane E-Tech, sur plusieurs marchés. Focus sur cette remontée inattendue.
Un lancement chaotique pour un modèle ambitieux
La Volkswagen ID.3 devait marquer un tournant. Premier modèle 100 % électrique de la marque construit sur une plateforme dédiée, elle symbolisait l’entrée de Volkswagen dans l’ère du zéro émission.
Mais dès le départ, les ennuis s’accumulent :
- Retards de développement liés à sa plateforme inédite
- Lancement en 2020, au cœur de la pandémie de Covid-19
- Multiples bugs électroniques à ses débuts
- Design critiqué, jugé trop fade ou trop proche d’un monospace
- Ergonomie trop axée sur le tactile, déstabilisant les habitués de la Golf
Résultat : des ventes décevantes, surtout en France, où la Renault Mégane E-Tech a largement pris le dessus.
Des chiffres sans appel… jusqu’en 2024
Entre 2022 et 2024, la Mégane E-Tech domine le marché :
- Renault Mégane E-Tech : 50 003 immatriculations
- Volkswagen ID.3 : 16 159 immatriculations
Mais à partir de 2024, la tendance change doucement. La Mégane recule de 4,7 %, tandis que l’ID.3 grimpe de 48,4 %. Et c’est en 2025 que le renversement devient flagrant : sur les neuf premiers mois, Volkswagen place 6 000 ID.3 sur les routes françaises, contre seulement 5 776 pour la Mégane.
Comment la Volkswagen ID.3 a inversé la vapeur
Cette reprise impressionne. Elle repose sur plusieurs leviers stratégiques bien pensés :
1. Restylage et mise à jour technologique
En 2023, la compacte reçoit un restylage discret mais efficace. Puis en mai 2024, place aux évolutions techniques :
- La grosse batterie de 77 kWh devient disponible en version cinq places, ouvrant droit au bonus écologique
- La batterie de 58 kWh améliore ses capacités de recharge
2. Fiabilité en nette amélioration
Les premiers modèles souffraient de nombreux bugs informatiques. Aujourd’hui, ces problèmes sont largement corrigés. Les retours d’expérience sont bien plus positifs, même parmi les premiers sceptiques.
3. Une stratégie tarifaire agressive
Depuis janvier 2024, Volkswagen revoit les prix à la baisse et propose des offres de location très compétitives. Exemple frappant avec le fameux leasing social :
| Modèle | Prix par mois | Puissance | Batterie |
|---|---|---|---|
| Volkswagen ID.3 | 139 € | 170 ch | 52 kWh |
| Renault Mégane E-Tech | 195 € | 130 ch | 40 kWh |
Un écart qui pèse lourd dans la décision d’achat ou de location des consommateurs.
L’ID.3 s’affirme aussi à l’échelle européenne
La remontée ne se limite pas à la France. Sur les six premiers mois de 2025, 37 421 ID.3 ont été vendues en Europe, soit une progression de 29 %.
Elle se classe même cinquième des ventes de véhicules électriques sur le continent, selon les données Jato. La Mégane, elle, ne figure même pas dans le top 25. Une véritable dégringolade.
Face aux retards de l’ID.Golf, prévue comme sa future remplaçante, cette performance redonne confiance aux ingénieurs et analystes du groupe Volkswagen.
Un retour gagnant… mais encore perfectible
La Volkswagen ID.3 n’a pas encore atteint les sommets promis lors de son dévoilement. Les chiffres actuels restent en dessous des attentes initiales, au point que l’usine de Dresde a été temporairement mise en pause.
Mais une chose est sûre : la tendance est inversée. Grâce à son restylage, ses améliorations techniques et une politique de prix plus agressive, l’ID.3 a réussi un retour impressionnant.
C’est une leçon pour tout le secteur : même un modèle mal engagé peut rebondir avec les bonnes décisions.












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